Fucking Perfect (French Edition) by B.G. Decamp

Auteur:B.G. Decamp [Decamp, B.G.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Homoromance Éditions
Publié: 2020-10-25T23:00:00+00:00

CHAPITRE 15

Quand Shane et Cassie se rencontrent à nouveau

Deux semaines et quelques jours plus tard

Shane était assis sur l’herbe, ses jambes étendues devant lui, Cassie dans son fauteuil à ses côtés. Ils étaient dans le jardin de leurs parents, profitant du soleil de la journée. Cela faisait maintenant plus de deux semaines qu’il était chez eux. Il s’y sentait plus à l’aise. Ils avaient beaucoup parlé, ils avaient pleuré aussi, tous les quatre, pour des raisons qui leur étaient propres. Shane avait rencontré Oliver, le fiancé de sa sœur, un garçon fou amoureux d’elle et extrêmement sympathique. Une étrange dynamique les animait tous, faite de gêne et de peur, de non-dits encore, d’amour également. Certains moments étaient plus faciles que d’autres et celui qu’il partageait en cet instant avec sa sœur en était un.

Cassie avait les mains sagement posées sur ses genoux, triturant sans en avoir conscience le fin tissu de sa robe. Elle écoutait religieusement son frère, bercée par la douceur de sa voix. C’était elle qui avait orienté la discussion sur Millanwood, voulant savoir quelle avait été sa vie là-bas.

— J’ai eu beaucoup de chance que grand-père Rick me garde à ses côtés, avec Dixie et Iris, continua Shane, le regard tourné vers les herbes ondoyantes.

— Ce sont des personnalités extraordinaires, n’est-ce pas ? Je regrette tellement de n’avoir pas suffisamment connu grand-mère, après l’accident, murmura Cassie avec tristesse.

— Il t’aimait beaucoup, même si vous ne vous voyiez plus souvent.

Shane sourit avec tendresse et nostalgie.

— C’était quelqu’un de rugueux, comme un porc-épic tout hérissé de poils piquants. Repoussant au premier abord, mais si tu savais le prendre et contourner l’apparence, c’était un être d’une grande humanité. Il avait tant à offrir… La solitude avait fait de lui une sorte d’ermite. Il donnait juste l’impression de ne pas apprécier les gens.

— Mais il t’aimait toi, dit Cassie avec douceur.

— Oui, il m’aimait moi, répéta Shane en chuchotant presque. Même s’il a fallu du temps pour que je le comprenne. Il s’était simplement détourné du monde à la mort de grand-mère et il ne savait plus comment y évoluer. Grand-père avait une étrange façon de considérer les gens. Ils n’étaient ni des amis, ni des connaissances, peut-être même que cela ne l’intéressait pas de vivre si près d’eux. Et pourtant, à chaque fois qu’ils en avaient besoin, à chaque fois qu’il sentait que c’était une nécessité, il était présent pour eux. Millanwood a toujours été son village. Il y est né, il y a vécu, il y a grandi. Il y est mort aussi et il est enterré là-bas. Et je pense que personne, même s’il fréquentait peu de monde, même s’il était retranché dans sa propriété, n’a jamais oublié tout ce qu’il a apporté. Grand-père avait ce don, même de loin, de faire en sorte que les gens soient capables de l’aimer.

Shane inspira profondément avant de reprendre :

— Il m’a sauvé, vraiment. Je m’en rends compte aujourd’hui. Je crois qu’il a perçu ce qu’il y avait en moi, ce que moi-même je ne comprenais pas encore.

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